Poema 5 (voz quinta)

Françoise: Piscis

Es consabido: los peces nadan al revés, pero unidos por el cinturón de Orión, su charnela de escamas que el agua desvaina. Nadan en la lluvia de tu pleura, uno al sur otro al norte, uno arriba otro abajo, uno hacia las nubes, otro hacia la bruma, izquierda derecha. Corres para reconciliarlos, hacer el elogio de la unisonancia, decir "mira el punto medio, el rumbo, el ojo focal".
Respiras con ese sonido de mar. Oyes un tintinear de copas. En cada ojo te florece un ciclamen. Les encuentras a los peces un parecido con los pájaros, en las dorsales, el abrigo de mercurio cuando nadan alto entre los cumulonimbus. El retorcerse grácil de la luz es un mimo de ellos en sus respectivos elementos.
Ah, las lágrimas son pequeñas flores de la mar grande.

Karla: Respuesta a "Piscis"

Ojalá corriera por los mundos de los peces. Ojalá reconciliara las aletas con escamas. Todo quiere piel cuando sólo hay agua y toda el agua quiere aletas cuando sólo existen riscos. El centro del mar está en todo el mar. La salida es salina.
El ritmo de la marea es el pulmón. Te acercas más aquí, en estas líneas. Te acercas y el peligro se acerca y se acerca el sonido del mar al reventar las olas. Las olas se van y nunca regresan. Yo conozco el mar, mi país desierto. Soy como la ola que no regresa. Cuando los peces se rehusan a adquirir branquias, éstas se convierten en plumas. Y cuando los peces saltan, reclaman algo de árbol, del aire que se les ha negado.
Las lágrimas, son flores amargas amargas a la mar gastadas. Por eso en cada ojo un cardumen de sal.

Françoise : Respuesta a
respuesta a "Piscis"

Salina salida te propone el mundo de los peces. Sístole y diástole del oleaje en ese mascarón que de mar te sirve.
Habla con tus dos pescados de rumbos opuestos (pescados porque sueñan con pulmón, viento, epidermis y plumas). Voz no tienen, pero sí oído. Tiéndeles un espejo: ahí verán el mercurio de sus escamas. Hay que disuadirlos. Atraer como imán su añoranza de agua firme. Háblales de la piel que el aire estafila, de la rama que es brazo seco en la vastedad del color azul.
¡Seres acuáticos que quieren final por origen, ordalías por primicias!
Si las lágrimas son flores amargas a la mar gastadas, echadas a la sal, quizá son tajo en la superficie del aguaje donde corre Cristo, apenas tocándolo como mariposa aleteando sobre el embudo de una corola. Es livor dulce a la tierra pródiga, a flote en azúcar hepática.

Poème 5

Françoise : Le signe des Poissons

C'est bien connu : les poissons du zodiaque nagent à l'envers, mais rattachés par la ceinture d'Orion, leur charnière d'écailles que l'eau elle aussi dégaine. Ils nagent dans la pluie de ta plèvre, un vers le sud, l'autre vers le Nord, un vers le haut, l'autre vers le bas, un vers les nuages, l'autre vers la brume, gauche droite. Tu cours les réconcilier, faire l'éloge de l'unisonnance, dire "regarde le point médian, la direction, l'oeil focal."
Tu respires avec ce bruissement de mer. Tu entends le léger tintement des coupes de cristal. Dans chaque oeil te fleurit un cyclamen. Tu trouves aux poissons une ressemblance avec les oiseaux, dans les nageoires dorsales, leur manteau de mercure lorsqu'ils nagent très haut parmi les cumulo-nimbus. La lumière gracile se tortillant en est un mime dans leurs éléments respectifs.
Ah, les larmes sont de petites fleurs de poussant dans la mer.

Karla: Réponse à "Signe des Poissons"

Si seulement je courais dans le monde des poissons. Si seulement je réconciliais nageoires et écailles. Tout souhaite avoir de la peau alors qu'il n'y a que de l'eau aux alentours, et l'eau voudrait bien des nageoires alors qu'il n'existe que des rochers. Le centre de la mer se trouve dans toute la mer. Saline est la sortie.
Le rythme de la marée, c'est le poumon. Tu t'approches encore plus ici, dans ces lignes. Tu t'approches et le danger rapproche le son de la mer lorsque déferlent les vagues. Les vagues s'en vont et ne reviennent jamais. Je connais la mer, mon pays de sable. Je suis comme la vague qui ne revient jamais. Quand les poissons refusent d'acquérir des branchies, celles-ci deviennent des plumes. Et quand les poissons sautent hors de l'eau, ils réclament un brin d'arbre, l'air qu'on leur a refusé.
Les larmes sont des fleurs amères, amères à la mer gaspillées. Voilà pourquoi dans chaque oeil ce banc de sel qui nage à l'unisson.

Françoise : Réponse à la réponse à "Signe des Poissons"

Saline sortie te propose le monde des poissons. Systole et diastole de la houle dans cette figure de proue qui te sert d'océan.
Parle avec tes deux poissons nageant en direction opposée (poissons hors de l'eau parce qu'ils rêvent d'avoir des poumons, un épiderme, des plumes, et de sentir le vent au visage). Ils n'ont pas de voix, mais ils peuvent entendre. Tend-leur un miroir : c'est là qu'ils verront le mercure de leurs écailles. Mais il faut les en dissuader. Attirer comme un aimant leur nostalgie d'eau ferme. Parle-leur de la peau balafrée par l'air, de la branche qui devient un bras sec dans la vaste étendue de la couleur bleue.
Des être aquatiques qui veulent la fin comme origine, des ordalies au lieu de prémices!
Si les larmes sont des fleurs amères à la mer gaspillées, jetées dans le sel, peut-être sont-elles une entaille sur la surface du point d'eau où le Christ se met à courir, la touchant à peine comme un papillon qui bat des ailes dans l'entonnoir d'une corolle. C'est une couleur mauve suave pour la terre prodigue, à flot sur le sucre hépatique.

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