| Poema 6 (voz
    sexta) Françoise: Fiereza
    acuática El guerrero hiende el agua
    con su espada como una gran libélula que ameriza y no
    puede volver a levantar su vuelo parecido al nupcial. Crea violáceas
    salpicaduras que recaen con lancinante elegancia sobre la superficie
    dúctil del charco Tienes un felino en la garganta: sabe nadar, es criatura anfibia.
    ¿Cómo se llama la habilidad de habitar a la vez
    el agua y el fuego, como es anfibio él que sabe morar
    en tierra firme y no firme? Nadie le ha puesto adjetivo, si te
    conociera nacería la necesidad de ese vocablo nuevo. Al
    felino, le pondremos tigre. Sus bigotes te sirven de cuerdas
    vocales. Guarda los embriones de felix pardo en la voz, la voz
    escrita de los versos. Atraviesa los aros de fuego que le tiendes
    como pájaro en desplome.
 La cólera mueve las manecillas de tu reloj, tu clepsidra,
    tu calendario de números, boca abajo, al revés
    como los peces del último poema, el tictac de las aves
    que golpean contra los muros invisibles que constelan el aire.
 Las lágrimas son igual de saladas que el mar, un mar muerto
    donde flotaría tu alma como nenúfar recién
    florecido con una boca de varios labios de terciopelo blanco.
 
 Karla: Respuesta a "Fiereza acuática"
 
 Yo no quería hablar de guerreros. Quería proclamar
    aquellos seres que supongo viven en el violeta. Pero el guerrero
    está blandiendo su espada justo en este momento en que
    unos ojos acercan sus respuestas. La luz del filo no puede iluminar
    dos veces. Los charcos no pueden secarse dos veces. El lamento
    no puede quedarse dos veces. Dos veces está el ojo en
    el agua, dos veces la vida en la espada. El lánguido azul
    dividido por la frontera horizontal.
 Pero no sabía del felino escondido, oculto donde tú
    si lo observaste. Seguro te miró desde la garra de tus
    dedos. Anfibia de pelaje claro y acuoso. Qusiera nombrar el pantano
    en el que la habitación se vueleve guarida.
 Tigre me gusta y no tigresa. Entonces sería de senos caídos
    y de guantes delicados. Las voces le vienen de la música
    de afuera. El silencio le viene del rugido. Los versos se anuncian
    extintos. De pronto, el peligro de la voz se apaga o se levanta.
    El fuego es agua y fuego, es cierto. Las alas son escamas y plumas.
 Cólera en la carátula opaca y boca abajo. Como
    el tigre último boca abajo se anuncia humilde aunque a
    todos engañe. No sé qué hacer con el tictac
    de las aves que al golpear me enmudecen de nuevo. Se cimbra algo
    que parece muro.
 El mar es igual de extenso que la flotación de la sal
    en la densidad de la flor que suspendida arroja sus últimos
    pétalos a tus manos abiertas.
 
 Françoise: Respuesta a
 respuesta a "Fiereza acuática"
 ¿Y si violeta fuese
    tu guerra, no roja de sangre hemodialisada, sino violácea
    de charco en claro de bosque bajo la luz sesgada del atardecer?
    ¿Las garras del tigre serían esponjas? ¿El
    filo sería la curvatura del horizonte?Tu espejo de fulgor todo lo duplica: dos veces grito, dos veces
    ojo (así se completa la mirada), dos veces felino (lince
    o león incluso), dos veces guantes de pelambre donde la
    uña es retráctil, dos veces fuego con un toque
    de agua dentro. Mas una sola vez el rugido que apenas salido
    del pecho ronco de la fiera, el silencio tapa con su mano de
    pelambre.
 No te enmudezca el tictac de un reloj de pluma. Tu voz lo cubre
    con un manto de sonidos. De sortija se pone el aro en llamas.
 Se cimbra algo que es muro dentro del muro de agua. Te detiene
    una frontera vertical (la que horizontal estaba al principio
    del poema, y que tu aullar levantó como un dique).
 El alma no está dentro de uno. El alma se da extramuros.
 | Poème 6 Françoise : Férocité
    aquatique Le guerrier fend les eaux avec
    son épée comme une grande libellule qui amerrit
    et ne peut reprendre son vol semblable à un vol nuptial.
    De là ces éclaboussures violettes qui retombent
    avec lancinante élégance sur la surface ductile
    de la mare.Tu as un félin dans la gorge : il sait nager, c'est une
    créature amphibienne. Comment appelle-t-on la capacité
    d'habiter en même temps l'eau et le feu, comme est amphibien
    celui qui sait vivre sur la terre ferme et la non-ferme? Personne
    n'y a encore apposé d'adjectif. Si on te connaissait,
    naîtrait alors le besoin de ce nouveau vocable. Le félin,
    appelons-le un tigre. Ses moustaches te servent de cordes vocales.
    Il garde les embryons de felix pardo dans la voix, la voix écrite
    des vers. Il traverse les anneaux en flammes que tu lui tends
    comme un oiseau tombant à pic.
 La colère fait bouger les aiguilles de ton horloge, ta
    clepsydre, ton calendrier de nombres, à plat ventre, à
    l'envers comme les poissons du dernier poème, le tic-tac
    des oiseaux qui frappent les murs invisibles constellant les
    contrées de l'air.
 Les larmes sont aussi salées que la mer, une mer morte
    où flotterait ton âme comme un nénuphar frais
    fleuri avec une bouche à plusieurs lèvres de velours
    blanc.
 
 Karla: Réponse à "Férocité
    aquatique"
 Je ne voulais pas parler de
    guerriers. Je voulais proclamer ces êtres qui, je suppose,
    habitent au coeur du violet. Mais le guerrier brandit son épée
    juste au moment où des yeux approchent leurs réponses.
    La lumière du tranchant ne peut illuminer deux fois. Les
    flaques d'eau ne peuvent sécher deux fois. La complainte
    ne peut y rester deux fois. Deux fois l'oeil dans l'eau, deux
    fois la vie dans l'épée. Et le bleu langoureux
    divisé par la frontière horizontale.Mais je ne savais pas qu'il y avait un félin caché,
    occulte là où toi tu l'avais déjà
    aperçu. Il a dû te regarder depuis la griffe de
    tes doigts. Amphibienne au clair pelage aqueux. Je voudrais nommer
    le marécage où la chambre devient repaire.
 J'aime mieux le tigre que la tigresse. Sinon, j'aurais les seins
    tombants et des gants délicats. Les voix arrivent jusqu'à
    lui par la musique du dehors, le silence lui arrive du rugissement.
    Les vers s'annoncent éteints. Et soudain, le danger de
    la voix s'apaise ou encore, il se lève. Le feu se compose
    de feu et d'eau, c'est bien vrai. Les ailes sont faites d'écailles
    et de plumes.
 Colère dans le boîtier opaque et à plat ventre.
    Comme le tigre ultime à plat ventre, il s'annonce très
    humble même s'il s'agit d'un leurre. Je ne sais que faire
    avec le tic-tac des oiseaux qui en frappant me rende muette à
    nouveau. Et voilà que se met à trépider
    quelque chose qui semblait être un mur.
 La mer est aussi vaste que le sel flottant dans la densité
    de la fleur qui, suspendue, laisse tomber ses dernièrs
    pétales dans tes mains ouvertes.
 
 Françoise : Réponse à la réponse
    à "Férocité aquatique"
 Et si violette était
    la guerre que tu dois livrer, non pas rouge de sang d'hémodialyse,
    mais violacée de flaque d'eau dans une clairière
    sous la clarté en biais du crépuscule? Les griffes
    du tigre seraient-elles des éponges? Le tranchant serait-il
    la courbe de l'horizon?Ton miroir de fulguration a tout multiplié par deux: deux
    fois cri, deux fois oeil (c'est ainsi que le regard se parachève),
    deux fois félin (lynx ou lion, même), deux fois
    gants de pelage où la griffe est rétractile, deux
    fois feu avec une touche d'eau à l'intérieur. Mais
    une seule fois rugissement, car à peine sorti de la poitrine
    rauque du fauve, le silence lui met sur la bouche sa main de
    pelage.
 Que le tic-tac d'une horloge à plume ne t'assourdisse
    pas. Ta voix la recouvre d'un manteau de sons. En guise d'alliance,
    elle met à son doigt le cerceau en flammes.
 Quelque chose qui sert de mur à l'intérieur du
    mur d'eau se met à trémuler. Une frontière
    verticale t'empêche de passer (celle qui était horizontale
    au début du poème, et que tes hurlements ont érigé
    comme une digue).
 L'âme ne se trouve pas à l'intérieur de nous.
    L'âme s'épanouit extra-muros.
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